Le Café Littéraire est revenu à Paul Eluard ce samedi 17 mai et c'est en petit comité et dans la bonne humeur que les membres ont partagé leurs lectures du mois. Voici leur sélection :
Des noeuds d'acier, par Sandrine Collette :
Théo Béranger sort de prison. Dix-neuf mois de rapports humains violents et âpres, qu’il a passés concentré sur un seul objectif : sa libération.
Son errance le mène au fin fond de la France, dans une région semi-montagneuse couverte d’une forêt noire et dense.
Là, kidnappé par deux frères déments, il va replonger en enfer. Un huis clos implacable, où la tension devient insoutenable.
Khrummavisur, par Ian Manook :
Un chalutier en fuite intercepté en pleine tempête par un hélicoptère des forces spéciales. À son bord, le corps de la petite Anika, que toute l’Islande recherche.
Trois cadavres incrustés dans la glace, libérés par l’effondrement d’un iceberg au cœur de la lagune de Jökulsarlon.
Une base nucléaire américaine secrète que le réchauffement climatique fait émerger de la banquise groenlandaise.
C’est à Kornelius Jakobsson qu’il revient de mener à bien ces enquêtes, malgré les manœuvres de politiciens corrompus de tout bord. Difficile, pourtant, de manipuler cet homme aussi magnétique et incandescent que son pays et qui s’échine à saborder sa vie professionnelle autant que personnelle.
« Pire meilleur flic » d’Islande, Kornelius est un colosse qui torture son corps dans les salles de force et son âme dans une chorale de femmes ; mais c’est en solitaire obstiné qu’il fredonne la sinistre complainte du corbeau affamé, le Krummavísur…
La dernière allumette, par Marie Vareille :
Depuis plus de vingt ans, Abigaëlle vit recluse dans un couvent en Bourgogne. Sa vie d'avant ? Elle l'a en grande partie oubliée. Elle est même incapable de se rappeler l'événement qui a fait basculer sa destinée et l'a poussée à se retirer du monde. De loin, elle observe la vie parisienne de Gabriel, son grand frère dont la brillante carrière d'artiste et l'imaginaire rempli de poésie sont encensés par la critique.
Mais le jour où il rencontre la lumineuse Zoé et tombe sous son charme, Abigaëlle ne peut s'empêcher de trembler, car elle seule sait qui est vraiment son frère...
La manif, par Nelly Alard :
En mai 2016, Agnès et Gilles apprennent que leur fils Romain, 28 ans, est dans le coma après avoir été atteint à la tête par une grenade de désencerclement lancée par un policier lors d'une manifestation contre la loi Travail, cours de Vincennes. Inspiré d'une histoire vraie, ce roman dépeint, du point de vue de la victime et de son entourage, les conséquences de la violence policière.
Les femmes du lien, par Vincent Jarousseau :
La vraie vie des travailleuses essentielles.
Valérie est technicienne d'intervention sociale et familiale ; Marie-Basile, aide à domicile ; Angélique, assistante maternelle ; Marie-Claude, aide-soignante ; Rachel, accompagnante éducative et sociale ; Julie, éducatrice spécialisée ; Séverine, auxiliaire de vie sociale ; Marie-Ève, assistante familiale. Huit femmes parmi les trois millions de travailleuses " essentielles " que la crise sanitaire a mises en lumière. Pendant deux ans, Vincent Jarousseau a cheminé à leurs côtés. Il restitue ici leurs propos. Pour rendre compte de leurs conditions de travail et de vie, faire ressentir la complexité et la diversité des expériences, et adopter le point de vue de celles qui créent du lien dans nos sociétés.
(Retrouvez Vincent Jarousseau en conférence jeudi 12 juin 2025 à 19h à Elsa Triolet dans le cadre de la fête du livre 2025)
Les guerriers de l'hiver, par Olivier Norek :
Imaginez un pays minuscule.
Imaginez-en un autre, gigantesque.
Imaginez maintenant qu’ils s’affrontent.
Au cœur du plus mordant de ses hivers, au cœur de la guerre la plus meurtrière de son histoire, un peuple se dresse contre l’ennemi, et parmi ses soldats naît une légende.
La légende de Simo, la Mort Blanche.
L'Etage des bouffons, par Henri Troyat :
Cette fable cocasse et barbare se déroule à la Cour de Russie, au XVIIIe siècle. La tsarine Anna Ivanovna, nièce de Pierre-le-Grand, corpulente, superbe, boudinée dans ses robes de satin aux lourdes broderies, allie des appétits de joyeuseté rabelaisienne à une tyrannie sadique qui en impose à son entourage.
Sa distraction favorite lui est fournie par une équipe de nains et de bouffons qu'elle loge au dernier étage du palais. Averti de ses préférences, le boyard Pastoukhov décide de lui présenter son propre fils de vingt-deux ans, Vassia, un avorton difforme qu'il a tenu caché jusque-là dans son village. Ce garçon disgracié ne pourrait-il pas devenir, par son infirmité même, le fleuron et le sauveur de la famille ?
Et voilà Vassia propulsé dans des intrigues de cour qui le dépassent, contraint de faire rire Sa Majesté sur commande, et devenant à la fois l'instrument de la vengeance impériale et le fiancé de la trop séduisante Nathalie, que la tsarine voudrait punir de son impudence et de son imprudence.
Mais rien ne se passe comme prévu. [...]
L'homme qui voulait devenir un assassin, par Franck Linol :
Jeff Hélias, auteur de polars, réalise qu’en dehors des mots qu’il fait apparaître sur l’écran de son ordinateur, c’est le vide dans sa vie. L’écriture d’un roman, c’est du virtuel, de l’illusion, de la fiction...entretenues par des fantasmes ou par les fantômes qui nous habitent. Alors, parti dans un délire insensé, il se promet, enfin, de passer à l’acte. Il s’offrirait ce sublime cadeau : tuer un être humain. Devenir un assassin. Pour de vrai. Un couple d’amis, Pascal et Nathalie, lui proposent de les accompagner à Manosque afin de rencontrer l’écrivain René Frégni. Un périple qui les mènera du Limousin en Provence !
L'île aux arbres disparus, par Elif Shafak :
Ce roman commence par un cri et s'achève par un rêve.
Le cri, interminable, est celui que lance aujourd'hui une adolescente de seize ans, prénommée Ada, en plein cours d'histoire dans un lycée londonien.
Le rêve est celui d'une renaissance.
Entre les deux a lieu la rencontre du Grec Kostas Kazantzakis et d'une jeune fille turque, Defne, en 1974, dans une Chypre déchirée par la guerre civile.
Elif Shafak crée des personnages débordant d'humanité mais aussi de failles et de doutes, d'élans de générosité et de contradictions, pour conter l'histoire d'un amour interdit dans un climat de haine et de violence qui balaie tout sur son passage. Sa prose puissante convoque un savant mélange de merveilleux, de rêve, d'amour, de chagrin et d'imagination pour libérer la parole des générations précédentes, souvent réduites au silence
L'oeil de la Perdrix, par Christian Astolfi :
Orpheline, Rose est devenue mère à 16 ans et a quitté sa Corse natale pour rejoindre Toulon, une décision de son mari persuadé qu'ils y trouveront une vie meilleure. Un matin de 1957, elle rencontre Farida qui vit depuis peu au bidonville de Toulon. Une amitié va naître entre elles qui va changer le cours de leur existence et leur permettre de prendre la mesure du monde qui les entoure. Si les traces de la deuxième guerre mondiale sont tenaces, c'est désormais en Algérie que les combats font rage.Ensemble, elles vont trouver les ressources nécessaires pour déjouer les règles que leur imposent leur classe sociale et leur condition de femmes. Mais si elles sont toutes les deux françaises, l'une l'est un peu moins que l'autre aux yeux de la société.En racontant la bouleversante histoire d'une émancipation, Christian Astolfi donne voix à des vies minuscules qui auraient dû rester silencieuses et résonnent pourtant longtemps après la lecture.
Madelaine avant l'aube, par Sandrine Collette :
C’est un endroit à l’abri du temps. Ce minuscule hameau, qu’on appelle Les Montées, est un pays à lui seul pour les jumelles Ambre et Aelis, et la vieille Rose.
Ici, l’existence n’a jamais été douce. Les familles travaillent une terre avare qui appartient à d’autres, endurent en serrant les dents l’injustice. Mais c’est ainsi depuis toujours.
Jusqu’au jour où surgit Madelaine. Une fillette affamée et sauvage, sortie des forêts. Adoptée par Les Montées, Madelaine les ravit, passionnée, courageuse, si vivante. Pourtant, il reste dans ses yeux cette petite flamme pas tout à fait droite. Une petite flamme qui fera un jour brûler le monde.
Avec Madelaine avant l’aube, Sandrine Collette questionne l’ordre des choses, sonde l’instinct de révolte, et nous offre, servie par une écriture éblouissante, une ode aux liens familiaux.
Marques de Fabrique, par Cécile Baudin :
Ain, 1893.
Pour exercer son métier d'inspecteur du travail, Claude Tardy est obligée de se travestir en homme, avec la complicité de son mentor Edgar Roux. Lors d'un contrôle dans une tréfilerie, ils se retrouvent face à un étrange suicide : un jeune homme pendu, prisonnier dans des fils de métal. Plus étonnant encore, la découverte dans un lac, trois mois plus tard, d'un corps congelé... Celui d'un ouvrier, sosie du suicidé.
Non loin de là, sœur Placide accueille les nouvelles pensionnaires des Soieries Perrin, des orphelines employées et logées dès leurs douze ans jusqu'à leur mariage. Elle est bouleversée par l'une d'elles, une fillette blonde qui ressemble à s'y méprendre à Léonie, une ancienne pensionnaire. Qui, partie pour se marier, n'a plus jamais donné de nouvelles...
Deux enquêtrices pour deux mystères inextricablement liés qui révèlent la face sombre de la révolution industrielle.
Motus et coeurs cousus, par Léa Volène :
Les liens qui nous unissent sont aussi forts qu’un fil de soie.
Après le décès de ses parents, Marjorie, unique héritière, pose ses valises dans la maison familiale. Dans la rue du cimetière, l’emménagement de cette jeune mère de famille et de sa fille adolescente ne passe pas inaperçu.
D’autant que, dix-sept ans plus tôt, son départ précipité du village suivi de la disparition de sa sœur avaient fait grand bruit. Puis plus rien, le silence absolu. Difficile alors de revenir sans attirer les regards curieux notamment celui de Marcel, leur voisin acariâtre.
Alors que Marjorie imagine une vie paisible, un mystérieux arrangement du passé refait surface. Mais est-il vraiment possible de cacher un trop lourd secret ?
(Retrouvez Léa Volène à la fête du livre 2025, du 11 au 14 juin)
Surface, par Olivier Norek :
Noémie Chastain, capitaine en PJ parisienne, blessée en service d’un coup de feu en pleine tête, se voit parachutée dans le commissariat d’un village perdu, Avalone, afin d’en envisager l’éventuelle fermeture.
Noémie n’est pas dupe : sa hiérarchie l’éloigne, son visage meurtri dérange, il rappelle trop les risques du métier...Comment se reconstruire dans de telles conditions ?
Mais voilà que soudain, les squelettes des enfants disparus vingt-cinq ans plus tôt, enfermés dans un fût, remontent à la surface du lac d’Avalone, au fond duquel dort une ville engloutie que tout le monde semble avoir voulu oublier...
Une baignoire dans le désert, par Jadd Hilal :
Le jeune Adel voit sa vie basculer lorsque ses parents divorcent. Au même moment, la guerre frappe son pays, le laissant livré à lui-même. Il rencontre alors un scarabée géant qu'il nomme Darwin ainsi que Tardigrade, avec lesquels il se lie d'amitié.
Lorsqu'il est enlevé de son village et amené devant un cheikh, il n'a d'autre choix que de devenir un garçon responsable.
(Retrouvez Jadd Hilal en conférence samedi 14 juin à 16h30 au château de Montataire dans le cadre de la fête du livre 2025)
Vous êtes tentés ? Voici, parmi cette sélection, les ouvrages disponibles dans vos bibliothèques. Bonne lecture !